Jean-Pierre Coffe est un homme de caractère qui aime les plaisirs de la table et du savoir-vivre et sait les faire partager ! Connu pour ses coups de gueule, pourfendeur de la mal bouffe, il a confié à Ardèche Attitude (magazine d’Ardèche Tourisme) ses coups de coeur et ses trouvailles ardéchoises. Avec enthousiasme et générosité.
Ici en Ardèche, les gens se débrouillent tout seuls, ce qui a permis une véritable gastronomie régionale. Les Ardéchois développent des produits traditionnels comme la châtaigne, indissociable de ce pays. J’ai été bluffé par exemple par la baguette ardéchoise lancée par les boulangers en 2003. Ce n’est pas un coup marketing, c’est un vrai produit avec une volonté de faire bien, une volonté de concevoir un pain avec de la vraie farine de châtaigne d’Ardèche, le souci du boulanger de bien faire son boulot. C’est cette volonté qui m’intéresse en Ardèche.
En Ardèche la culture du fruit (myrtilles, framboises, cerises…) est une culture au service du plaisir des papilles, pas pour faire du tonnage. L’agriculteur est un expert du produit.
Par exemple on trouve encore dans la vallée de l’Eyrieux des pêches comme nulle part ailleurs, il n’y a pas mieux. Pour moi c’est un produit mythique !, ça n’a pas de prix. En Ardèche la culture du fruit (myrtilles, framboises, cerises…) est une culture au service du plaisir des papilles, pas pour faire du tonnage. L’agriculteur est un expert du produit. Ils font un picodon remarquable, de la tome de brebis formidable. Lorsque j’étais venu pour réaliser mon émission pour France Inter, j’avais déjeuné à l’Hôtel du Levant, un déjeuner surprenant de simplicité mais quel bonheur ! Claude Brioude est un type épatant avec une générosité dans l’assiette, un goût pour son pays qui est formidable.
J’ai aussi rencontré à Arcens, un personnage incroyable, Dominique Riou, chocolatier, presque un autodidacte. La qualité des produits qu’il réalise est inimaginable. Il a introduit des produits du terroir dans ses créations comme ses chocolats fourrés à la myrtille, à la châtaigne ou à la framboise. Mais il le fait avec pudeur, pas pour faire Ardéchois. C’est un grand chocolatier qui utilise simplement les meilleurs produits à sa disposition. Et je voudrais aussi évoquer Marion à Saint Martial. Voilà maintenant cinq générations que l’on fabrique des saucissons d’exception chez les Marion, des saucissons rares et séchés en plein air, en montagne, à côté du Mont Gerbier de Jonc. Ma rencontre avec Marion est un accident complet. Je préparais une émission pour la télé pour laquelle je devais tourner un sujet sur le saucisson. Le saucissonnier que je connaissais ne se révèle plus à la hauteur du sujet. Me voilà à Laguiole en train d’appeler un restaurateur à Paris chez qui je me souvenais avoir savouré un vrai saucisson, pour qu’il retrouve le nom de son fournisseur. C’était Marion, que je réussis à joindre et qui me répond qu’il ne veut pas me voir ni passer à la télé. Nous avons quand même décidé de nous rendre chez lui et avons fait la route dans la nuit jusque dans la montagne ardéchoise. Et c’est devenu un ami.
L’image des produits régionaux encourage les gens à les utiliser, à les travailler. C’est pour ça que les produits sont de qualité. Il y a en Ardèche un respect de son pays, de sa région et des produits, des ressources, tout cela fait que tous ces types ont du talent, qu’ils ont tout compris. Il faut faire attention. L’AOC pour la châtaigne, c’est bien, mails il faut surtout veiller à ce que les vraies variétés de la région soient maintenues. L’Ardéchois doit rester vigilant !